Rubye Monet est née à New York. Vivant dans le même appartement que ses grands-parents juifs venus de Lituanie — un grand-père bundiste de la première heure qui lui chantait des chansons en yiddish et une grand-mère observante qui passait ses journées à discuter avec Dieu en yiddish et à se plaindre du monde qu’Il avait créé —, le yiddish est pour elle bobe-zeyde-loshn.
Rubye fréquenta une tsugob-shul (tous les après-midis après l’école publique) du réseau Sholem-Aleykhem-folksshuln, très populaire à l’époque en Amérique, où elle apprit à lire et à écrire le yiddish.
Après des études universitaires, elle vint s’installer à Paris en 1961 avec son époux journaliste. Elle y devint traductrice de français en anglais et enseignante d’anglais dans des écoles commerciales et professionnelles. En 1989, alors qu’elle cherchait confusément ce qui pourrait, quelques années plus tard, lui permettre d’occuper sa retraite, elle tomba sur une petite annonce dans Libération pour des cours de yiddish. Elle s’inscrivit à l’Institut Charles V (université Paris 7) et elle sortit du premier cours, dispensé par Rachel Ertel, avec des étoiles dans les yeux et des mots dans la bouche, de retour après une si longue absence. Elle suivit durant plusieurs années cet enseignement et fréquenta également le séminaire de littérature du dimanche dirigé par Yitskhok Niborski En 1995, Rachel Ertel lui proposa d’enseigner le yiddish à Charles V. Elle poursuivit ses activités d’enseignante de yiddish à l’Arbeter-Ring puis à la Maison de la culture yiddish où elle fait toujours partie de l’équipe pédagogique.
En 1995, elle fut une des fondatrices du Yidisher tamtam dont elle n’a cessé d’être co-rédactrice. Elle a participé à toutes les universités d’été de langue et de littérature yiddish organisées par l’Association pour l’étude et la diffusion de la culture yiddish puis par la Maison de la culture yiddish, tout d’abord comme étudiante puis comme enseignante.